Tout ça était très bien, mais il fallait faire attention au Ciapacan. Chaque matin, quand le jour se levait, la camionnette grise aux fenêtres grillagées circulait lentement dans les rues de la ville, sans faire de bruit, au ras des trottoirs. Elle rôdait dans les rues encore endormies et brumeuses, à la recherche des chiens et des enfants perdus.
Mondo l'avait aperçue un jour, alors qu'il venait de quitter sa cachette du bord de mer et qu'il traversait un jardin. La camionnette s'était arrêtée à quelques mètres devant lui, et il avait eu juste le temps de se blottir derrière un buisson. Il avait vu la porte arrière s'ouvrir et deux hommes habillés en survêtements gris étaient descendus. Ils portaient deux grands sacs de toile et des cordes. Ils avaient commencé à chercher dans les allées du jardin, et Mondo avait entendu leurs paroles quand ils étaient passés à côté du buisson.
« Il est parti par là. »
« Tu l'as vu ?»
« Oui, il ne doit pas être loin. »
Les deux hommes en gris s'étaient éloignés, chacun dans une direction, et Mondo était resté immobile derrière le buisson, presque sans respirer. Un instant plus tard, il y avait eu un drôle de cri rauque qui s'était étouffé, puis à nouveau le silence. Quand les deux hommes étaient revenus, Mondo avait vu qu'ils portaient quelque chose dans un des sacs. Ils avaient chargé le sac à l'arrière de la camionnette, et Mondo avait entendu encore ces cris aigus qui faisaient mal aux oreilles. C'était un chien qu'on avait enfermé dans le sac. La camionnette grise était repartie sans se presser, avait disparu derrière les arbres du jardin.
Quelqu'un qui passait par là avait dit à Mondo que c'était le Ciapacan qui enlève les chiens qui n'ont pas de maître ; il avait regardé attentivement Mondo, et il avait ajouté, pour lui faire peur, que la camionnette emmenait quelquefois aussi les enfants qui se promenaient au lieu d'aller à l'école. Depuis ce jour, Mondo surveillait tout le temps, sur les côtés, et même derrière lui, pour être sûr de voir venir la camionnette grise.
Aux heures où les enfants sortaient de l'école, ou bien les jours de fête, Mondo savait qu'il n'y avait rien à craindre. C'était quand il y avait peu de monde dans les rues, tôt le matin ou à la tombée de la nuit, qu'il fallait faire attention. C'est peut-être pour cela que Mondo trottait un peu de travers, comme les chiens.
Questionnaire:
En classe vous avez vu l'extrait du film correspondant à ce passage. De quoi parle-t-il?
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